
Kamnoush Khosrovani
Anthropologue du corps, danseuse et facilitatrice en pratiques dansées collectives et intergénérationnelles, mon parcours est tissé de mouvements entre les cultures, de passages entre les langues, et de transmissions sensibles par le corps.
Née d’un croisement de mondes, j’ai grandi entre différentes réalités géographiques, sociales et émotionnelles. Très tôt, le corps est devenu mon territoire d’appartenance : un espace d’exploration, de résistance, de lien.
En Iran, mon pays natal, j’ai appris à écouter — et à me laisser traverser — par ce que les mots ne disent pas.
Dans ces réunions familiales semi-confidentielles, la danse, le jeu et les improvisations corporelles donnaient naissance à un autre langage : celui du geste, de la complicité, du jeu en mouvement.
Depuis plus de 15 ans, en France, je crée des espaces où le corps retrouve toute sa place dans les dynamiques collectives — à l’école, en entreprise, dans les familles et parfois en contexte de soin. Des lieux où l’on peut bouger, ressentir, ralentir… et retisser du lien autrement.
Je travaille à partir de l’ancrage corporel, du jeu relationnel, du toucher bienveillant et de la co-régulation, pour soutenir des environnements plus attentifs, vivants et profondément humains.
Mon approche mêle pratiques somatiques, danse improvisée, théorie polyvagale, observation ethnographique et joie du mouvement partagé.
Elle s’incarne aujourd’hui dans trois volets complémentaires :
– ContaKids, pour les duos parent-enfant,
– SomaKids, pour les enfants en milieu scolaire,
– Pause & Play, pour les professionnel·les souhaitant remettre le corps et la présence au cœur du collectif.

Dancing People Lab.
Un espace vivant et poreux, pour cultiver des formes de présence qui soutiennent l’émergence de collectifs plus attentifs, plus humains, plus régénérants.
À travers des ateliers immersifs mêlant mouvement, respiration, jeu et co-régulation, j’accompagne celles et ceux qui transmettent, prennent soin, enseignent ou dirigent à remettre le corps au cœur de leurs pratiques — non comme outil de performance, mais comme terrain d’écoute, de lien et de transformation partagée.
Portée par la dynamique de la co-création, j’ai cofondé en 2017 l’association un espace de recherche autour du corps, mêlant danse, jeu corporel et méthodologies interdisciplinaires. Ce laboratoire nomade s’est déployé dans des lieux comme la Maison des Sciences de l’Homme ou la BnF, avec le désir constant de croiser savoirs sensibles et pratiques collectives.
Depuis 2020, je transmets également ces outils auprès des étudiant·es en Travail Social et en Danse, pour penser et habiter le corps comme lieu de relation, d’éthique et de pratique.
Aujourd’hui, Dancing People Lab. incarne une nouvelle strate de cet engagement : faire du mouvement un langage commun, un outil de connexion, un terrain d’exploration des relations humaines.
Le WHY ?
Originaire d’Iran, où la danse est interdite dans l’espace public, je suis fascinée par les danses partagées à travers le monde et leur capacité de résistance face aux forces hégémoniques. Mon mémoire de master portait sur une danse de groupe rituelle entre femmes, approfondissant ma recherche sur ces pratiques comme espaces d’attention collective et d’ouverture aux êtres – humains et non-humains. Je les perçois comme des occasions précieuses, encore trop peu exploitées, pour co-imaginer des mondes plus justes et inclusifs, célébrant nos diversités.
Partout où l’on apprend, travaille, transmet ou prend soin, le corps est sollicité — mais rarement reconnu comme un allié.
C’est pourtant là que se jouent l’attention, la régulation, la qualité du lien.
Aujourd’hui, nos collectifs sont traversés par des tensions souvent invisibles : surcharge, déconnexion, rythme effréné.
Le corps, lui, encaisse, alerte, cherche à coopérer… même quand tout déborde.
Mes ateliers offrent un cadre simple et vivant pour ralentir, respirer, bouger autrement.
Ils ouvrent un espace sans injonction, où chacun·e peut retrouver du soutien — dans le souffle, le poids, la relation.
Le mouvement partagé devient un terrain d’écoute, un levier pour cultiver des manières d’être ensemble plus justes, plus sensibles, plus humaines.
Dans les groupes que j’accompagne, je vois chaque jour combien retrouver la sensation de son poids, de ses contours, de son axe — en lien avec les autres — peut tout changer.
Ce que je tisse, ce sont des espaces de régulation, de lien et de transformation douce.
Des gestes partagés pour réparer, pour réveiller, pour réapprendre à être ensemble.
